Les opposés s’accordent; de ce qui diffère vient la plus belle harmonie.
L’harmonie invisible surpasse celle qui saute aux yeux.
Héraclite
Installation de Ragnar Chacín et Soline de Laveleye – présentée au Musrara Mix Festival – 29, 30, 31 mai 2018 – Jérusalem
(english below)
« On a besoin d’entendre les histoires des autres. Une histoire n’existe jamais seule, mais comme motif d’un tissage beaucoup plus vaste. Pour qu’une histoire puisse se ranimer, trouver un nouvel élan et se déployer à travers des chemins insoupçonnés, il lui faut entrer en résonance avec d’autres. Nous avons besoin d’écouter les autres nous raconter leurs souvenirs, pour que les nôtres respirent. Entendre ces souvenirs se matérialiser dans un souffle, une voix, une langue, pour que les nôtres renouent avec leur voix, leur langue. Se baigner dans les souvenirs des autres, pour que le passé ruisselle, que le présent vive, que demain soit ouvert. »
En arrivant à Jérusalem, lieu de mémoire par excellence, de récits contrastés et de tensions extrêmes, Ragnar Chacin et Soline de Laveleye ont ressenti le besoin de faire peau neuve, de se débarrasser les rétines et la peau d’images poussiéreuses, éculées, raidies, compassées, hérissées de certitudes. D’aller se plonger dans le courant d’une mémoire plurielle, aux reflets changeants.
L’installation Panta rhei propose au visiteur un bain ritualisé, de ceux dont on veut sortir rafraîchi, avec des forces nouvelles et une attention ravivée, rincé de tout ce qui nous obstruait. Le visiteur est invité à se plonger dans un ruissellement de voix, transmises ou transposées, à s’immerger dans un flux de souvenirs qui, brassés, multiplient les échos, amplifient la résonance. À son tour, s’il le souhaite, il pourra laisser sa voix rejoindre ce courant, y laisser filer un souvenir, une brindille, un morceau d’histoire.
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Opposites go together; out of what differs comes the fairest harmony. The invisible harmony surpasses the visible one.
Heraclitus
Installation – Ragnar Chacín & Soline de Laveleye – Musrara Mix Festival – 29, 30, 31 May 2018 – Jerusalem
« We need others’ stories. A story never exists alone, but as pattern of a much larger weaving. For a story to be revived, to unfold, to find new momentum and unsuspected ways, it must resonate with other stories. We need to listen to others telling us their memories. So that ours can breathe. To hear these memories materialise in breathes, voices, languages. So that ours stories can regain their voice and their language. We need to bath in others’ memories, for the past to flow, for the present to live, for tomorrow to be open. »